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Et soudain, ils ont enfilé une combinaison ou un simple maillot, chaussé des lunettes, et plongé dans la Seine. Amélie Oudéa-Castéra, la première. Tenant à prendre une longueur d’avance sur ses concurrents – même si l’histoire retiendra surtout sa glissade inaugurale –, la ministre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a piqué une tête dès le samedi 13 juillet.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a suivi quatre jours plus tard, en crawl, sous le soleil et devant des journalistes du monde entier. Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux, et le préfet de région, Marc Guillaume, l’accompagnaient. Leurs équipes ont nagé à leur tour, posté quelques photos, et, le soir, le préfet donnait un cocktail pour célébrer ce moment de « bonheur ».
Jacques Chirac en avait fait la promesse vingt-cinq ans plus tôt. L’ancien maire de Paris est mort avant d’avoir pu y tremper un orteil. En réponse aux doutes et aux ricanements soulevés par l’idée d’organiser les épreuves de triathlon, de natation marathon et paratriathlon dans le fleuve, Anne Hidalgo avait fait le même serment. Preuve serait alors donnée que, un peu plus de cent ans après son interdiction, la baignade serait de nouveau possible dans la Seine.
Un tour de force qui a nécessité des investissements massifs : un programme de 1,4 milliard d’euros a été engagé, financé à parts égales entre l’Etat et les collectivités de la métropole parisienne. A présent, si le ciel y met du sien – de violents orages ont encore touché le Grand-Est, samedi 20 juillet –, les athlètes devraient pouvoir concourir, comme prévu. Et les premières baignades ouvrir au public, à Paris et dans le Val-de-Marne, pour commencer, à l’été 2025.
L’histoire du premier bain officiel ne fut pas sans soubresauts. Jusqu’à ces dernières semaines, rien n’était gagné. A plusieurs reprises, le baptême de la maire a dû être repoussé. L’été tardait à arriver, le débit du fleuve était encore trop fort, et, surtout, les analyses bactériologiques n’étaient pas bonnes. Le moral a commencé à remonter avec les premières chaleurs.
Sur un tableau blanc de l’ancienne permanence des égoutiers de Paris, au niveau du port de l’Arsenal, près de la place de la Bastille, s’égrainaient, à la mi-juillet, les jours où « la Seine était baignable » : « 27, 28, 29 juin. Juillet : 1, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11 ». Lors de l’émission du premier bulletin de la qualité de l’eau, au début du mois de juin, une seule journée de la semaine était passée au vert.
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